Parution le 23 août 2023

Temps fort de l’année culturelle, la rentrée littéraire est l’un de ces rares moments où le livre se trouve en haut de l’affiche, et avec lui le plaisir de la lecture. L’occasion était belle de s’interroger sur les raisons qui nous poussent, justement, à faire l’effort de déchiffrer un texte, d’en comprendre les subtilités, de s’imaginer des mondes inédits. Pourquoi lisons-nous encore, à l’âge des images et de la vidéo à la demande ? Qu’apporte la lecture, en matière de construction intellectuelle, de pensée critique, de formation de l’imaginaire ? Des experts nous éclairent sur les secrets de cette petite voix intérieure et alertent sur les conséquences d’un abandon de la lecture, notamment chez les plus jeunes.


 

 

Il faut envisager la lecture comme un  « sport intellectuel »

Entretien avec WILLIAM MARX 

« Contrairement à ce que l’on craignait lors de l’âge d’or de la télévision, dans les années 1970-1980, le texte est loin d’avoir disparu. Mais nous ne lisons pas, ou peu, de littérature. Et si la majorité des gens savent lire, c’est- à-dire déchiffrer des textes, ils sont de moins en moins nombreux, en particulier chez les enfants, à savoir les interpréter. » La lecture a une histoire, qui embrasse les évolutions de nos sociétés, explique le professeur au Collège de France William Marx. Il nous rappelle aussi comment cette activité permet de découvrir d’autres mondes que le sien, et insiste sur la nécessité de se créer une bibliothèque ouverte à la diversité des siècles et des continents.

Que se passe-t-il dans notre cerveau quand on lit ?

par LOU HÉLIOT

« Au moment où vous lisez ces lignes, une mécanique cérébrale bien huilée se met en branle. Perfectionnée depuis six millénaires, elle engage un nombre incommensurable de neurones, mais ne prend pas plus de quelques millisecondes.» Que nous disent les sciences de ce processus, de son acquisition, de la façon dont il évolue et de ce qui le parasite ou le menace ? Notre journaliste a rencontré des chercheurs pour faire le point sur les dernières avancées et ce qu’il reste à découvrir.

Et aussi : Comment la littérature peut être un acte de soin, par l'écrivaine et bibliothérapeuthe Régine Detambel ; 16 coups de cœurs de libraires parmi les nouveautés de la rentrée. 



2e feuille – « La bibliothèque idéale du 1 » : Madame Bovary de Gustave Flaubert

« Le bovarysme, c’est la lutte pour sa propre liberté »

Entretien avec LAURE ADLER 

« C’est un texte qui dégage pour moi, à la relecture, une puissance phénoménale, à la fois d’interrogation et d’affirmation, sur une idée forte : on n’est pas le sexe auquel on appartient. On est plus que ça. » La journaliste nous livre sa lecture de cette œuvre « extraordinairement visionnaire ».

Un vivant velours 

MARIE-HÉLÈNE LAFON

« ça ne vous lâche pas, ça tient au corps, on rit, on en pleurerait, c’est dansant, ça caresse et ça secoue, à quatorze ans, à vingt-deux, à trente-sept ou à cinquante-neuf. » L’écrivaine revient sur sa découverte du roman et sa passion pour Flaubert.

Et aussi : un grand poster signé Neyef ; la genèse du roman par Julien Bisson ; un extrait clé de l’œuvre.