Dans notre monde incompréhensible, même la sagesse est vanité. Qui le sait mieux que le légendaire Nasr Eddin Hodja, dont les histoires naissent dans la Turquie du XIIIe siècle ? Ses actions semblent absurdes mais sommes-nous vraiment plus logiques ? Nous cherchons le bonheur sous les néons des supermarchés plutôt que dans l’obscurité de l’être. 

Rentrant fort tard de la maison de thé, Nasr Eddin laisse tomber, devant le seuil de chez lui, l’anneau qu’il porte au doigt.

Aussitôt l’ami qui l’accompagne s’accroupit pour chercher à tâtons. Nasr Eddin, lui, retourne au milieu de la rue, qu’éclaire un splendide clair de lune.

– Que vas-tu faire là-bas, Nasr Eddin ? C’est ici que ta bague est tombée !

– Fais à ta guise, répond le Hodja. Moi je préfère chercher où il y a de la lumière.

Sublimes paroles et idioties de Nasr Eddin Hodja
© Éditions Phébus, 2002, pour la traduction française de Jean-Louis Maunoury

 

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