– EST-IL vrai que vous jouez au Loto ?

– Parfaitement. Chaque semaine, depuis l’âge de 20 ans, je remplis trois ou quatre grilles, avec toujours la même combinaison : 2, 6, 7, 23, 45 – et 8 pour le numéro de chance.

– Vous avez réalisé des gains ?

– Pas grand-chose : quelques euros de temps en temps. Mais, hé ! hé ! qu’est-ce que vous croyez ? J’attends le gros lot. En décembre 2021, le jackpot a atteint 30 millions !

– Statistiquement, vous avez 1 chance sur 13 983 816 de le décrocher.

– Churchill disait : « Je ne fais confiance qu’aux statistiques que j’ai moi-même truquées »… Plus sérieusement, je vous répondrai que si je ne pariais pas, j’aurais zéro chance de gagner. Qui ne tente rien n’a rien. Vous m’obligez à dire des banalités.

– Expliquez-moi quand même pourquoi vous jouez.

– Ça me permet de rêver de temps en temps. Au cours d’une insomnie ou d’une promenade, je m’imagine avec 10 ou 15 millions dans la poche et réfléchis à ce que j’en ferais. Ça me fait du bien et ne gêne personne. Le hasard donne parfois naissance à de très belles histoires, de véritables contes de fées. L’éboueur ou la femme de ménage qui se retrouve avec une villa sur la Côte d’Azur…

– Mais que de drames aussi, provoqués par des gains faramineux ! Passer en un éclair de la misère à l’ultrarichesse peut provoquer des catastrophes.

– C’est exact. Il y a des histoires terribles. Certains parieurs ont très mal fini après avoir eu la malchance de gagner. Mais moi, voyez-vous, je suis doublement gâté : l’achat d’une grille me donne du rêve pour pas cher, tandis que l’impossibilité quasi certaine de décrocher un gros lot me met absolument à l’abri de ce genre de drame. Gagnant-gagnant.