Si les premières Olympiades de l’époque moderne ont été organisées à Athènes en 1896, c’est Paris qui a accueilli les deuxièmes, quatre ans plus tard. Mais Pierre de Coubertin a été contraint d’intégrer la manifestation dans les « Concours internationaux d’exercices physiques et de sports » de l’Exposition universelle de 1900. Il n’y eut ni torche, ni cérémonie d’ouverture, ni défilé des athlètes. Même le label « JO » était absent.

Ce fut, à vrai dire, une belle pagaille. Parmi les 477 épreuves figuraient le jeu de boules, la pêche à la ligne, la chasse aux pigeons, la course de montgolfières et le tir au canon. Le Comité olympique a longtemps délibéré pour n’en retenir que 95, dont le croquet et la natation avec obstacles. La France, qui comptait à elle seule plus de la moitié des athlètes, a dominé les Jeux pour l’unique fois de son histoire. Les médailles n’ont été distribuées que des années plus tard : certains sportifs sont même morts sans savoir qu’ils avaient été champions olympiques.

Les États-Unis se sont largement vengés au cours de la troisième édition, en 1904 à Saint-Louis (Missouri). Avec 523 athlètes (sur un total de 651), ils ont raflé presque tout l’or, l’argent et le bronze. Malgré la fâcheuse expérience parisienne, les Jeux se déroulaient en même temps que l’Exposition universelle. Celle-ci a été marquée par deux journées « anthropologiques », destinées à montrer la faiblesse des « races inférieures » : Sioux, Pygmées, Zoulous et autres « sauvages » se sont affrontés piteusement dans des disciplines dont ils ignoraient les règles.

Il a fallu attendre Londres, en 1908, pour assister à des Olympiades convenables et bien organisées. La longueur du marathon a été définitivement fixée : 42,195 kilomètres, soit la distance exacte entre le château de Windsor et la loge royale du stade. Les Britanniques ont naturellement remporté le plus grand nombre de médailles, mais l’important, n’est-ce pas, était de participer. 

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