« La solitude, ça n’existe pas », chantait Bécaud dans un autre siècle. Tu parles, Charles ! Les autres voix nous offraient d’ailleurs une tout autre musique. Seul avec sa solitude, Moustaki s’en était fait « presque une amie, une douce habitude ». Barbara confirmait : « Partout elle me fait escorte. Elle m’attend devant ma porte. »

À la manière de Johnny, « chanteur abandonné », les artistes font volontiers état de leur solitude, même s’ils sont entourés, idolâtrés. Miley Cyrus, qui bat aujourd’hui tous les records de ventes de disques et compte des millions de fans, proclame carrément dans Flowers qu’elle se suffit à elle-même : « Je peux m’acheter des fleurs / Me parler pendant des heures / Dire des choses que tu ne comprends pas / Je peux m’aimer mieux que toi. »

Nul besoin d’être une star ou d’avoir collectionné comme elle nombre d’amants ou d’amantes pour revendiquer une vie autosuffisante. Des hommes, mais surtout des femmes, officialisent désormais la chose en se mariant avec eux-mêmes. On connaissait la monogamie, la bigamie, la polygamie. Voici la sologamie, un concept inventé en Amérique du Nord, qui a pas mal d’adeptes au Japon et commence, semble-t-il, à gagner l’Europe. Après des autofiançailles concluantes, on se dit oui pour le meilleur et pour le pire, on se passe la bague au doigt devant témoins lors d’une émouvante cérémonie, puis on s’offre volontiers une nuit de noces en solo dans un hôtel de charme… Les avantages d’un automariage tombent sous le sens : liberté totale, aucun risque d’être déçu, trompé ou trahi.

Tous les philosophes et psychologues soulignent la nécessité de s’aimer, de prendre soin de soi, pour être épanoui et bien vivre en société. Mais de là à s’épouser… On a encore du mal à évaluer les effets de la sologamie, passé la lune de miel et les premiers mois de félicité. Gare aux autodivorces ! 

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