Si l’application TikTok a autant de succès, notamment auprès des jeunes, c’est d’abord en raison de sa simplicité. D’un simple effleurement de l’écran, l’utilisateur fait défiler sur son téléphone un nombre illimité de très courtes vidéos, suggestives, hilarantes ou troublantes. Il peut lui-même en produire, avec des outils à portée de doigts, qui lui permettent de s’accompagner d’une musique, d’effacer des ombres sous ses yeux ou de changer la couleur de ses cheveux. TikTok est un divertissement permanent. Pas une seconde d’ennui. Et l’addiction ne fait que croître puisque des algorithmes diaboliques vous auscultent sans cesse, dissèquent chacun de vos gestes et vous proposent des vidéos de plus en plus adaptées à vos goûts.

Le nom TikTok n’a évidemment pas été choisi au hasard. Tout indique que ses concepteurs, chinois – ne jurant que par la langue française, comme tous les startupeurs de la planète – se sont plongés dans le Larousse et le Robert.

Comment définir ce qui amène un individu à accomplir un acte auquel il ne peut résister ? Les dictionnaires répondent : la compulsion. Nos Chinois découvrent alors que des comportements répétitifs et irrépressibles, qui touchent le plus souvent des sujets jeunes, voire des enfants, s’appellent des TOC (troubles obsessionnels compulsifs). Un adjectif les conduit à un autre : « compulsif » suggère « convulsif », puisque la recherche médicale a établi qu’une partie des personnes atteintes de TOC effectue des gestes brefs, automatiques, répétés sans nécessité : des tics. Et c’est là qu’un startupeur, lâchant les dictionnaires, crie eurêka (en chinois) : « Mais bon sang, mais c’est bien sûr ! » 

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