Mort à 33 ans dans un accident d’avion, David Diop n’a publié qu’un seul recueil, Coups de pilon. Mais les vers accusateurs du Sénégalais sont emblématiques de la lutte contre la colonisation. Les richesses de l’Afrique suscitent toujours la convoitise des puissances étrangères et des militaires. « Toi, mon frère au visage de peur et d’angoisse / Relève-toi et crie : NON. » 

Le Blanc a tué mon père
Mon père était fier
Le Blanc a violé ma mère
Ma mère était belle
Le Blanc a courbé mon frère sous le soleil des routes
Mon frère était fort
Le Blanc a tourné vers moi
Ses mains rouges de sang
                Noir
Et de sa voix de Maître :
« Hé, boy, un berger, une serviette, de l’eau ! »

David Diop, Coups de pilon © Présence africaine, 1960

 

Vous avez aimé ? Partagez-le !