ARRÊTONS, s’il vous plaît, de dénigrer Triffouillis-les-Oies ! Cessons de croire qu’on s’y ennuie copieusement, sans la moindre surprise et sans une once de fantaisie !
Les maires de Ploemeur (Morbihan), Riotord (Haute-Loire) et Saint-Vaast-de-Longmont (Oise) ont, par arrêté municipal, autorisé le Père Noël à survoler leur commune dans la nuit du 24 au 25 décembre 2020, pour la plus grande joie des habitants. Deux ans plus tôt, constatant que ses administrés en avaient ras le bol de la pluie et du mauvais temps, Serge Rondeau, le maire de Challans (Vendée), avait imposé au soleil de « se présenter tous les matins, du lundi au dimanche » et chargeait la gendarmerie et la police municipale de veiller à l’exécution de ce décret.
Mais on ne fait pas que s’amuser gratuitement dans ces bleds oubliés de Dieu. Si, en novembre 2020, Patrick Darlot, le maire de Saint-Bresson (Gard), a autorisé les commerces de sa commune à rouvrir en plein confinement, c’est parce que ce village cévenol n’en compte aucun. Et si, en décembre 2019, Isabelle Dugelet, maire de La Gresle (Loire), avait interdit de mourir le week-end et les jours fériés, c’était pour dénoncer l’absence de médecins dans la région.
Les plaisanteries les plus lourdes ne sont pas les moins efficaces. En mai 2019, Jean Debouzy, le maire de Montereau (Loiret, 599 habitants), annonçait par arrêté municipal la distribution de « petites pilules bleues » aux couples de 18 à 40 ans « afin de leur donner toutes les chances de conception et préserver ainsi l’école de la commune ». L’initiative a eu le retentissement médiatique attendu. Plusieurs familles sont, paraît-il, venues s’installer à Montereau, et l’école a été sauvée.
À croire que, pour faire bouger les choses, rien ne vaut un arrêté.
