Après la pizza, le hot-dog et le sushi, un plat québécois tente de conquérir la planète. La poutine, c’est son nom, se compose de frites molles, noyées de sauce brune et recouvertes d’un fromage en grains qui doit, paraît-il, faire « couic couic » sous la dent. Ce régal n’a pas été concocté en hommage au tsar de toutes les Russies : la poutine a vu le jour en 1957, alors que Vladimir n’était même pas encore officier du KGB. Il avait à peine cinq ans.

En 2018, deux Russes, passionnés de cuisine, ont voulu convertir leurs compatriotes à la recette québécoise. Équipés d’un food-truck et d’un grand panneau « Poutinerie » en français, ils ont sillonné leur pays avec des casseroles, en attendant d’ouvrir un restaurant à Moscou.

Poutine adoptera-t-il la poutine ? On aurait tendance à dire non, la frite molle correspondant mal à cet homme de fer

Les chancelleries occidentales, distraites par l’Ukraine, n’ont pas répondu à la question que tout le monde se pose : Poutine adoptera-t-il la poutine ? On aurait tendance à dire non, la frite molle correspondant mal à cet homme de fer. N’irait-il jusqu’à manger des cailloux ? On l’a vu en skieur, en judoka, en hockeyeur ; à bord d’une Formule 1, d’un deltaplane ou d’un avion de chasse ; en train de galoper torse nu sur un cheval en Sibérie, de caresser un ours polaire ou d’embrasser un gros esturgeon qu’il venait de pêcher dans la Volga.

Mais la poutine s’adapte à tous les régimes. Elle est plus souple et plus conciliante que son homonyme. Un restaurant branché de Montréal sert ainsi une « poutine Vladimir » dans laquelle les frites sont recouvertes de confit de betterave, de viande fumée, de jus de veau, de vin blanc et de vinaigrette russe. Il y manque le couic couic, constate-t-on avec regret dans les cuisines du Kremlin où l’on ne sait pas encore dévorer en douceur. 

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