En 1915, Anna Akhmatova a 26 ans et la guerre fait rage en Russie. Comment pourrait-elle savoir que le pire est devant elle ? Plus tard, sous Staline, son fils sera arrêté et emprisonné, son mari mourra au Goulag. Censurés, les vers de la poétesse seront appris par cœur par ses admirateurs. « Ce qui résiste le mieux sur terre, c’est la tristesse, et ce qui restera c’est la Parole souveraine. » 

Nous pensions : nous sommes pauvres, nous n’avons rien,
Mais quand on se mit à perdre une chose après l’autre,
Si bien que chaque jour devint
Un jour de deuil –
Alors nous commençâmes à composer des chants
Sur la grande générosité divine,
Et sur nos richesses d’antan.

Traduit par Jacques Burko
Anna Akhmatova, Anthologie, La Différence, « Orphée », 1997

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