Le cas suédois continue d’intriguer la communauté internationale. Après avoir refusé un confinement strict de sa population au printemps, préférant mettre l’accent sur la responsabilité individuelle et la perspective d’une immunité collective à moyen terme, le pays se démarque aujourd’hui sur la question des masques : aucune obligation n’y est de rigueur et il n’y a pas même de recommandation officielle. Anders Tegnell, épidémiologiste en chef de l’Agence de santé suédoise, affiche d’ailleurs ouvertement ses doutes quant à leur usage généralisé : « Jusqu’à maintenant le masque ne joue aucun rôle en Suède, sauf bien sûr dans les hôpitaux et les maisons de retraite. Nous pensons que la distanciation sociale, le fait que les gens ne se regroupent pas, qu’ils restent chez eux quand ils sont malades, sont des mesures beaucoup plus efficaces. Ce sont celles que l’on doit privilégier, et c’est ce que nous faisons. »

 

De fait, selon un sondage international réalisé en juillet par YouGov, 86 % des Suédois affirment ne jamais porter de masque dans l’espace public, au grand dam de leurs voisins scandinaves comme la Norvège, qui a choisi d’imposer de nouvelles dispositions de quarantaine pour les visiteurs provenant de plusieurs régions de Suède. Pourtant, après un début d’épidémie meurtrier, culminant mi-avril avec une centaine de morts quotidiens, le pays semble aujourd’hui avoir retrouvé le contrôle de la situation. Depuis le début du mois d’août, la maladie a causé une vingtaine de morts et les nouvelles hospitalisations se comptent sur le bout des doigts. Avec 5 784 décès depuis le début de l’épidémie, la Suède affiche une mortalité par habitant bien supérieure à celle de ses voisins scandinaves, mais inférieure à celle de la Belgique ou du Royaume-Uni. 

 

 

 

 

 

 

 

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