EN GÉOMÉTRIE, un quadrilatère gauche est une figure dont les quatre sommets ne sont pas situés sur le même plan. Question épineuse : qui, du Parti socialiste, du Parti communiste, de la France insoumise ou des écologistes, a le bon plan ? Il faudrait, d’abord, que l’un d’eux réussisse à en convaincre les trois autres, ce qui n’est pas gagné ; puis, qu’il les persuade de le rejoindre, ce qui est encore plus compliqué. À un an de la présidentielle, chacune des gauches campe sur son sommet. Ni programme commun ni candidat unique. Pas d’union en vue, pour le meilleur et pour le pire. On ne voit même pas se profiler un mariage de la main gauche, comme on qualifiait jadis le ­concubinage.

Voilà pour la géométrie. Quant à l’arithmétique, c’est un autre problème. Si l’on en croit les sondages, aucun candidat de gauche n’a de chances d’atteindre le second tour en 2022. Si le scrutin avait lieu aujourd’hui, le mieux placé réunirait à peine 13 % des suffrages, loin ­derrière Emmanuel Macron et Marine Le Pen. Ce qui amène à se demander pourquoi, en plus des deux candidats déjà déclarés, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Fabien Roussel (PCF), on se bouscule au portillon.

Là, il ne s’agit plus de géométrie ou d’arithmétique. La politique n’a d’ailleurs jamais été une science exacte. Viser la présidence de la République avec une étiquette de gauche alors que l’électorat penche résolument à droite relève de l’ego, de l’ambition, des convictions, du dévouement, de la générosité, de l’inconscience… En étant plus ou moins persuadé que la France est une gauchère contrariée. 

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