À la Belle Époque et durant l’entre-deux-guerres, le fait divers contamine l’imaginaire littéraire. L’ingénue libertine de Colette rêve d’apaches. Max Jacob et Robert Desnos s’inspirent du roman-feuilleton Fantômas. Jean Follain dilate un assassinat dans la campagne indifférente jusqu’à son substrat métaphysique : la mort n’est-elle vraiment qu’une anecdote ? 

Le forban s’inquiète qui ne sait pas
comment annoncer à sa victime
qu’il va l’exécuter ;
elle sourit encore
à quelque rose solitaire,
comment faire
 ?
une vache meugle au loin,
un peintre lilliputien qu’on ne voit pas
parfait l’écaille des bourgeons
,
les routes pleines d’insectes fous
se moquent des hommes,
enfin le meurtre se commet,
ô minute embaumée suspendue
entre la vie et la mort
entre la chair et l’acier.

La Main chaude, Éditions Corrêa, 1933, repris dans Usage du temps, Gallimard, 1943 © Éditions Gallimard

 

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