– Vous y comprenez quelque chose, vous, à la théorie de la relativité ?

– C’est très simple, voyons ! Il suffit de lire Einstein. En 1919, il écrivait : « Je passe actuellement en Allemagne pour un savant allemand et en Angleterre pour un juif suisse. Supposons que le sort fasse de moi une bête noire. Je deviendrai au contraire un juif suisse en Allemagne, et un savant allemand en Angleterre. » Une théorie qui s’est parfaitement vérifiée quatorze ans plus tard quand il a dû s’exiler.

– Ah oui, c’est très fort.

– Remarquez, il n’y a là rien de nouveau. « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà », disait Pascal. Un siècle plus tôt, Montaigne l’avait déjà constaté : « Chacun appelle barbare ce qui n’est pas de son usage. »

– En somme, tout est ­relatif ? 

– Exactement. À chacun sa vérité. Ce qui est bon ici peut être mal là-bas. Ce qui est vrai aujourd’hui ne le sera pas forcément demain. Il n’y a pas de normes universelles : tout dépend de la société et de l’époque auxquelles on appartient.

– Aujourd’hui, pourtant, une société comme la nôtre compte des normes différentes. La mode féminine, par exemple, est à la fois au string et au voile. Et des personnes du même sexe se marient en toute légalité, alors que cette pratique est jugée abominable par nombre de gens et ­d’institutions.

– Vous compliquez les choses. Vous m’embrouillez. Êtes-vous d’accord, au moins, pour dire que la gravitation est une déformation de la structure de l’espace-temps et que la masse perdue d’un objet en mouvement est égale à l’énergie perdue, divisée par le carré de la vitesse de la lumière ? 

– Absolument. 

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