Je rêve que 2015 nous délivre de la peur. De l’alerte, de l’alarme, du bombardement de pétoches, frousses, paniques, terreurs, effrois qui nous tombe dessus toute la sainte journée. Peur du chaud, peur du froid. Peur de la pluie, de la sécheresse, du temps qu’il fait, du temps qui passe, peur du climat, du travail, du chômage, des religions. Religion de la peur : peur de la viande un matin ; le soir, peur du poisson. Peur des légumes bourrés d’engrais chimiques, peur de l’arnaque quand on achète du bio. Peur des voitures qui nous bousillent les poumons, peur de se faire exploser en vélo. Peur de la maladie, peur des épidémies, peur du portable collé à l’oreille, peur du silence quand il ne sonne pas. Peur de l’amour et des enfants qui ne seraient plus ce qu’ils étaient. Peur de l’avenir, peur du passé qui ne passe pas. Peur de la fin du monde, peur de l’origine du monde. Peur des « URGENT » qui s’affichent en rouge et en continu dans la bande inférieure des chaînes d’info, peur aussi d’avoir loupé une info. Peur du voisin, peur du lointain. Peur de la vie, peur de la mort. En plus de la peur de la guerre, la guerre des peurs. Et pour finir, la peur de la peur.

Je rêve de petites bulles de silence et de paix. J’ai peur d’en demander trop. Alors j’y vais au flan, je décrète : 2015, même pas peur !  

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