Une folle histoire
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Seule une poignée de courageux écoutent les histoires jusqu’à la fin. En jetant un regard sur le passé, vous verrez : les gens ne s’entre-tuent que pour des histoires. D’abord, les histoires s’entrechoquent. Ensuite, le sang coule. Défendre la paix, c’est donc tenter de concilier des histoires qui se contredisent. Car la paix, c’est raconter une seule histoire, l’intégralité de l’histoire.
Mon pays est une terre d’histoires qui s’affrontent. Chacun se rappelle et relate la sienne à sa façon et, pour la faire admettre à l’autre, en vient finalement au meurtre. Telle est l’histoire de la Turquie. Un cercle vicieux de représailles.
Les yeux du monde se sont braqués sur mon pays quand le brouhaha qui en émanait s’est amplifié. Depuis, tout le monde essaie de comprendre à la hâte, mais personne n’a le temps d’écouter l’histoire jusqu’à la fin. Et même en écoutant, il y a le risque que les gens s’ennuient au bout de quelque temps. Et qu’ils finissent par se dire : « C’est incompréhensible. Quel pays de dingues ! Tout y est possible. » Une manière de se conforter dans l’idée que rien de ce qui survient là-bas ne peut leur arriv
« Il faut sortir d’une lecture trop erdogano-centrée »
Jean-François Pérouse
Qui a fomenté, selon vous, le coup d’État du 15 juillet et dans quel but ?
Je penche pour l’hypothèse d’une coalition très instable de militaires, qui s’est défaite rapidement, dont le liant était…
[Capitulations]
Robert Solé
L'accord sur les migrants conclu entre l’Union européenne et la Turquie a été qualifié par Bruno Le Maire de « capitulation pour la France ». Selon le candidat à la primaire de la droite, François Hollande n’aur…
Des chiffres et des maux
Éric Fottorino
Il arrive que les chiffres semblent avoir le dernier mot. Quand on pousse cette porte de l’Europe qu’est la Turquie, on dénombre quelque 130 journalistes derrière les barreaux. Avant même la tentative de putsch du 15 juillet dernier, entre janvier et avri…