Seule une poignée de courageux écoutent les histoires jusqu’à la fin. En jetant un regard sur le passé, vous verrez : les gens ne s’entre-tuent que pour des histoires. D’abord, les histoires s’entrechoquent. Ensuite, le sang coule. Défendre la paix, c’est donc tenter de concilier des histoires qui se contredisent. Car la paix, c’est raconter une seule histoire, l’intégralité de l’histoire.

Mon pays est une terre d’histoires qui s’affrontent. Chacun se rappelle et relate la sienne à sa façon et, pour la faire admettre à l’autre, en vient finalement au meurtre. Telle est l’histoire de la Turquie. Un cercle vicieux de représailles.

Les yeux du monde se sont braqués sur mon pays quand le brouhaha qui en émanait s’est amplifié. Depuis, tout le monde essaie de comprendre à la hâte, mais personne n’a le temps d’écouter l’histoire jusqu’à la fin. Et même en écoutant, il y a le risque que les gens s’ennuient au bout de quelque temps. Et qu’ils finissent par se dire : « C’est incompréhensible. Quel pays de dingues ! Tout y est possible. » Une manière de se conforter dans l’idée que rien de ce qui survient là-bas ne peut leur arriv

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