On aurait pu l’appeler autrement : revenu généralisé, par exemple, ou revenu garanti, revenu minimum, revenu suffisant, permanent, social, citoyen… Mais l’adjectif « universel » s’est imposé, parce qu’il est le plus séduisant. Il y a dans ces quatre syllabes quelque chose de résolument positif. On parle de guerre mondiale, mais d’harmonie universelle. Si la « communauté internationale » n’est qu’illusion, la déclaration universelle des droits de l’homme fait l’unanimité. Cet adjectif magnifique embrasse la totalité des êtres et des choses. Dieu lui-même n’a-t-il pas été qualifié par Pascal d’« être universel » ?

Un joli nom ne suffit pas. Encore faut-il démontrer que le versement d’une somme mensuelle à chaque adulte serait, à la fois, réalisable et efficace, sans dévaluer le travail.  En d’autres termes, le revenu universel est-il bien la panacée, comme l’affirment ses promoteurs ? 

Panacée – du grec ancien pan (tout) et akos (re-mède) – était une déesse qui soignait toutes les maladies au moyen de plantes. Mais on a pris la mauvaise habitude de parler de « panacée universelle », ce qui est un pléonasme.

Pour rester dans cette figure de style, Benoît Hamon aurait sans doute aimé avoir l’apanage exclusif du fameux revenu. Un consensus commun des candidats à la primaire sur ce mirage trompeur ne ferait pas son affaire. Enfin pour terminer, sans trop vouloir prédire à l’avance, mettons en garde les plus engagés contre un pléonasme redondant qui amènerait à présenter ce dispositif comme la panacée universelle pour tous les maux. 

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