La percée des populismes en Europe signifie-t-elle le recul des convictions démocratiques ?
Une fois au pouvoir en Italie, en Suède, en Hongrie ou en Pologne, nombre de partis populistes s’affranchissent de certaines normes démocratiques. Pour autant, le vote en leur faveur est-il le symptôme d’une perte de confiance en la démocratie ?

En l’espace de vingt ans, le soutien par les urnes aux partis populistes en Europe a explosé, passant de 7 % à 25 %. La multiplication par trois des votes pour ces formations politiques, dont le principal dénominateur commun est la mise en scène de l’opposition entre le peuple et les élites, a propulsé des candidats antisystème dans près de onze gouvernements européens en 2018. En conséquence, alors qu’en 1998 seulement 12,5 millions d’Européens vivaient dans un pays comptant au moins un populiste au sein de l’exécutif, ce chiffre a plus que décuplé deux décennies plus tard, pour atteindre 170,2 millions. Mais si l’on dénombre plus de cent partis populistes aujourd’hui et qu’un Européen sur quatre les a soutenus lors des dernières élections, faut-il en conclure que l’érosion des convictions démocratiques est une tendance inél