Ma première apparition sur un plateau de télévision en 2008 m’a donné le sentiment de contribuer à une réparation symbolique. Ayant assisté toute ma vie au spectacle d’orateurs se saisissant de la parole avec suffisance pour (dis)qualifier les phénomènes sociaux relatifs aux banlieues populaires ou aux minorités, j’avais enfin la possibilité de porter une perspective rare, et peu considérée. Une décennie plus tard, la scène publique française de 2020 est saisie d’une angoisse tenace : celle de voir les voix dominantes pulvérisées par une « bien-pensance » savamment cultivée par des minorités devenues tyranniques et puissantes au point de les soumettre à un « maccarthysme de gauche ».

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