Inscrite sur son blason, qui comporte un navire à voiles, la devise de la ville de Paris a inspiré plusieurs artistes après les attentats du 13 novembre. Fluctuat nec mergitur signifie textuellement : « Il est ballotté et ne sombre pas. ». En d’autres termes, Paris résiste malgré l’adversité.

Cette devise remonte au XVIe siècle, mais n’est devenue officielle qu’en 1853, sous le règne du baron Haussmann, préfet de la Seine. Entre-temps, le blason avait subi quelques fluctuations. Supprimé à la Révolution, comme les armoiries de toutes les villes de France, il avait fait sa réapparition sous le Premier Empire, mais de manière différente : les fleurs de lys étaient remplacées par trois abeilles, tandis que la déesse Isis se tenait à la proue du navire.

Que venait faire dans cette galère la superstar de l’Antiquité égyptienne, sinon rappeler les exploits de Bonaparte sur les bords du Nil ? Dans le climat d’égyptomanie de l’époque, une commission présidée par Louis-François Petit-Radel, inspecteur général des bâtiments civils, avait officiellement « prouvé » l’origine isiaque de Paris. Le nom de la capitale venait certainement de Par-Isis…

Hélas, la belle Égyptienne, qui avait tant fait pour rendre la vie à son époux et frère Osiris, ne survécut pas à l’Empire : Louis XVIII ordonna le retour à l’ancien blason. Paris a perdu ainsi ses abeilles, retrouvé ses fleurs de lys et… un navire sans passagère. On en est toujours là. Mais cela ne signifie pas qu’il n’y a personne au gouvernail. Une femme venue du sud elle aussi, d’Espagne plus précisément, tient la barre, nous dit-on, avec la fierté d’un hidalgo. 

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