Quel rôle votre institut a-t-il joué au moment de la COP21 ?

Notre mission consistait à accompagner les pays francophones dans le processus des négociations internationales en traduisant les documents en français et en leur offrant notre expertise afin qu’il existe une réelle équité entre les décideurs du monde entier. Nous avons commencé notre travail en amont, un an avant le rendez-vous de Paris, en aidant les États membres de l’OIF à saisir les enjeux du débat et à anticiper les questions susceptibles d’émerger, ainsi qu’à comprendre comment faire face à leurs obligations et leurs engagements. 

Comment cet accompagnement s’est-il traduit ? 

Afin d’assister les pays francophones dans leur préparation, nous les avons réunis par régions du monde, dans le cadre d’ateliers animés par des experts. Cela a plutôt bien fonctionné puisque deux mois avant le début de la COP21, la plupart des pays francophones avaient fourni leurs engagements. Nous avons également accompagné ces mêmes pays lors des sessions qui ont précédé le rendez-vous de Paris, comme à Genève ou à Bonn, en partageant nos informations sur une plateforme d’échange interactive. À cela, il faut ajouter les notes techniques, les guides et les synthèses bimensuelles sur l’évolution du débat, mises en ligne et consultées par 200 000 personnes. Au Bourget, une dizaine d’interprètes ont accompagné les décideurs francophones dans les réunions et traduit les documents jour après jour. 

Quels sont les enjeux d’un tel soutien ? 

Si l’on prend l’exemple de l’Afrique, ils sont considérables. Pendant longtemps, les pays africains francophones ont été exclus des négociations internationales parce qu’elles se déroulaient en anglais. Leurs décideurs ne pouvaient suivre les débats en temps réel. Un tel accompagnement leur permet de prendre réellement position dans les négociations. L’OIF crée un espace où les francophones peuvent se retrouver entre eux, une zone de confort dans laquelle ils peuvent construire un argumentaire commun qui leur permet de parler d’une seule voix et de peser plus lourd dans les négociations. Mais les documents méthodologiques que nous leur fournissons profitent finalement à tous les décideurs, qu’ils soient ou non francophones. Notre guide des négociations a d’ailleurs été traduit dans les six langues employées aux Nations unies ! Au-delà de la langue française, notre organisation apporte son expertise et des contenus complémentaires qui permettent de faire avancer les échanges. 

 

Propos recueillis par MANON PAULIC

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