« Réconcilier le pays avec lui-même », voilà ce que vient de déclarer le président. Et pour ce faire, en ces temps troublés de réforme constitutionnelle, sa dernière idée est de nature à mettre tout le monde d’accord. De quoi s’agit-il ? Après tant de discorde, il est temps de pacifier la société en écoutant les jeunes. Pour y parvenir, quelle solution plus adaptée que de se mettre au diapason de leurs habitudes ? De plaquer contre nos oreilles, comme un coquillage racontant la rumeur de la mer, la grande conversation des réseaux sociaux. Le président a donc décidé : la loi fondamentale de tous sera rédigée par tous, c’est-à-dire avec le concours actif de la population. Le président et son Premier ministre ont été clairs : « La nouvelle Constitution doit répondre aux espoirs de la population, tout le monde pourra donner son avis. »

On entend ladite population pousser un soupir de soulagement. Enfin la vox populi, faute de devenir vox Dei, laïcité oblige, sera la voix prépondérante des institutions, dans une dynamique de renouveau démocratique qu’on n’espérait plus. Encore faut-il raison garder. « La nouvelle Constitution doit répondre aux besoins du xxie siècle, et elle ne doit pas nuire à l’unité nationale ou à la place accordée au bouddhisme », a déclaré le Premier ministre Ranil Wickremesinghe. Qui donc ? Et pourquoi cette référence au bouddhisme ? Matthieu Ricard a-t-il remplacé Manuel Valls lors du dernier remaniement ? Une précision s’impose : l’affaire se joue au Sri Lanka, très loin de la France. 

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