La francophonie, c’est vieux, c’est ringard. Bon pour des Québécois, des Belges, des Suisses, des Libanais ou des Africains. Dans ces contrées exotiques, des gens qui n’ont jamais mis les pieds en France se passionnent pour la langue de Molière. Les plus atteints d’entre eux vous expliquent que ce n’est pas seulement un mode d’expression, mais une manière de penser, une vision du monde. Ils vont même jusqu’à y trouver une identité, sinon une patrie !

Parallèlement, en France, on assiste à une pratique remarquable, de plus en plus répandue : elle consiste à utiliser un mot anglais pour désigner ce qui s’énoncerait parfaitement en français. Pourquoi parler de prospectus, en effet, alors qu’on peut dire flyer ? Et, quand on veut se faire bien comprendre, n’est-il pas indispensable de présenter un pitch (résumé, condensé, abrégé, argument) ? Sachant qu’il y a un gap (fossé, écart, retard, décalage) entre le citoyen branché et le malheureux Français moyen, ce bipède de 1,68 mètre, béret compris, qui ne s’est pas encore mis au franglish.

Il faut, ici, rendre un hommage particulier à Renault. Rien d’étonnant à ce que le premier constructeur d’automobiles français s’adresse en anglais à des clients potentiels à travers le monde. Mais l’ex-Régie nationale vend également des véhicules en France. Pour y lancer de nouvelles offres en 2015 et séduire le public d’Arnac-la-Poste (Haute-Vienne), de Kersaint-Plabennec (Finistère) ou de Chantemerle-sur-la-Soie (Charente-Maritime), elle a trouvé la bonne formule : « Renault, la french touch ». C’est vraiment touchant. 

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