L’Iran et l’Arabie saoudite ont donc rompu leurs relations diplomatiques. C’est dommage car, malgré leurs différences, les dirigeants de ces deux régimes ont plus d’un point commun, et beaucoup d’expériences à partager. Sur la théocratie, par exemple. Mais il est un autre sujet qui pourrait donner lieu à de fructueux échanges : c’est la peine de mort.

En 2014, on avait enregistré en Iran 753 exécutions capitales. Le chiffre aurait été nettement plus important l’an dernier. Parmi les condamnés auxquels cette peine est appliquée figurent des femmes, des mineurs et de nombreux trafiquants de drogue. En Arabie saoudite aussi, le nombre est en hausse, quoique plus modeste. Il y a huit mois, une offre d’emploi avait été publiée pour recruter huit bourreaux, chargés d’assurer les décapitations au sabre. Faut-il continuer à décapiter et à lapider ? Doit-on adopter la pendaison, tout en maintenant les coups de fouet ? Voilà des questions intéressantes à débattre, susceptibles de déboucher sur une politique commune.

La rupture entre les deux puissances régionales n’est sans doute pas définitive. Un partage des zones d’influence devrait être possible, à défaut d’une réconciliation théologique. Pour cela, un médiateur s’impose. Il faut un gouvernement neutre, non impliqué dans les conflits du Moyen-Orient, mais suffisamment puissant pour être écouté. Les dirigeants de Pékin paraissent tout désignés. Eux, au moins, sauraient de quoi on parle. N’est-il pas établi que la Chine exécute chaque année plus de personnes que tous les autres pays du monde réunis ? 

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