Le front républicain l’a finalement emporté sur le Front national. Pour cela, dans deux régions sur le point de basculer en faveur du FN, le Parti socialiste a dû s’effacer au profit des Républicains. Que la gauche soit absente pour six ans de son bastion historique du Nord-Pas-de-Calais en dit long sur l’ampleur du choc politique survenu dans notre pays. Ce résultat a pourtant été ressenti comme un soulagement parmi tous ceux qui redoutaient de voir Marine Le Pen et Marion Maréchal-Le Pen diriger demain de vastes territoires. Le sursaut citoyen du 13 décembre n’en est pas moins un sérieux avertissement. Les politiques déclarent la main sur le cœur qu’ils ont entendu le message et qu’ils vont changer leurs pratiques. Mais que vont-ils faire vraiment ? Le diagnostic d’une société fragmentée par de graves clivages n’est plus à faire. Qu’attend-on pour agir ? « Le chemin n’est pas difficile, c’est le difficile qui est le chemin », prévenait Kierkegaard. Le plus difficile, en l’occurrence, sera de perdre les mauvaises habitudes, celles des petits arrangements, des petites lâchetés, des petites compromissions. Sans doute le renouveau politique passera-t-il aussi par de nouvelles générations d’élus plus proches des citoyens et de leurs difficultés, plus à même d’écouter que de parler d’autorité, de faire que de défaire. Les Français ont besoin d’une vision rassurante et stimulante de l’avenir. Si rien ne change, c’est à la porte de Marine Le Pen qu’ils frapperont, plus nombreux encore.  

 

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