Les terroristes l’ont écrit en lettres de sang dans les rues de Paris et aux abords du Stade de France, à Saint-Denis. Dans leur enfer rêvé, on ne s’installe pas aux terrasses des cafés. On ne se masse pas dans les salles de concert pour écouter un groupe de rockers américains nommé Eagles of Death Metal. On ne se rassemble pas non plus dans un stade de football. Dans leur enfer rêvé on tue indistinctement, aveuglément, on tue pour tuer au nom d’on ne sait pas qui, sûrement pas au nom d’Allah. La veille des tueries parisiennes, c’est à Beyrouth que les séides de Daech ont frappé à leur manière si reconnaissable : deux kamikazes se sont fait exploser au cœur d’une rue commerçante pleine de vie, avant que la mort n’emporte 43 personnes. Du jamais-vu depuis la fin de la guerre civile au Liban, en 1990. Paris, Beyrouth. Paris, ce terrible vendredi 13 novembre, c’était Beyrouth. Que faire ? Les politiques et les stratèges ont leurs réponses : de la dureté, de la répression, un réalisme sans pitié. Sans doute ont-ils raison, ont-ils leurs raisons fondées sur le sentiment d’impuissance et les images obsédantes du carnage. Notre réponse à nous, à chacun de nous, c’est continuer. Continuer à vivre, à sortir dans les rues, à vaquer à nos occupations, à fréquenter les cafés, les salles de spectacle, les stades de foot. Continuer c’est résister. C’est dire aux victimes de cette barbarie qu’elles ne sont pas mortes pour rien, qu’elles sont encore debout à travers nous. 

Vous avez aimé ? Partagez-le !