D’après les chiffres communiqués par Ankara et repris par les organisations internationales, la Turquie accueille aujourd’hui 2,2 millions de réfugiés syriens. Le coût estimé pour le pays s’élève à 6,6 milliards d’euros – un chiffrage probablement prudent puisqu’il revient à une dépense de 3 000 € par réfugié, là où ­l’Allemagne a déclaré dépenser 13 000 € par réfugié.

Même si des négociations sont actuellement en cours pour impliquer la communauté internationale dans le financement des conditions d’accueil des étrangers, le poids de ces dépenses est pour le moment à la charge exclusive de la Turquie. Le coût pour la société turque est élevé : les 78,2 millions d’habitants de ce pays ont chacun contribué en moyenne pour 84,4 € à cette dépense. À comparer avec la somme d’un euro (précisément 1,1 €) que chaque Français devra payer, en moyenne, pour l’accueil des 24 000 réfugiés annoncés par François Hollande (avec une hypothèse d’un coût par réfugié constant à 3 000 €).

L’écart s’aggrave encore lorsque l’on considère les écarts de revenus entre ces deux pays : à pouvoir d’achat équivalent, le revenu moyen d’un Français (39 720 $ en 2014) est deux fois supérieur à celui d’un Turc (19 040 $). Ramenés au budget des ménages, les coûts évalués ci-dessus sont donc deux fois plus lourds pour les Turcs que pour les Français. In fine, ces calculs conduisent à montrer que, par rapport à la France, l’accueil des réfugiés a un coût par habitant 160 fois supérieur en Turquie.

Certes, les conditions d’accueil dans ce pays ne sont pas exemptes de critiques, que formule notamment Amnesty International. Mais il est pour le moment celui qui est le plus affecté par la crise migratoire en cours. L’économie du pays a largement été mise à contribution et l’impact sur la population nationale est très significatif. La situation exige de chacun, y compris de la part des Européens, une prise de conscience, une capacité d’action et une responsabilisation à la hauteur de la problématique posée.  

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