" M. CASSIN (France) déclare qu’il apporte la ferme adhésion de son pays à la déclaration des droits de l’homme qui, cent ans après la Révolution de 1848 et l’abolition de l’esclavage sur les terres françaises, constitue une étape mondiale dans le long combat pour les droits de l’homme. Cette déclaration constitue la plus vigoureuse et la plus nécessaire des protestations de l’humanité contre l’oppression. La dernière guerre a revêtu le caractère d’une croisade des droits de l’homme. En pleine tourmente, le président Roosevelt et le président Bénès en ont proclamé le sens, et la France, bien que prisonnière à ce moment, s’est jointe à eux pour déclarer que la consécration pratique des libertés essentielles de l’homme était indispensable pour l’établissement de la paix internationale. En mentionnant à sept reprises dans la Charte des Nations unies les droits de l’homme et les libertés fondamentales parmi les buts à atteindre, on a incorporé ces droits et ces libertés dans le droit international positif. Pour tenir la parole donnée, il est du devoir de l’Assemblée de formuler à présent une Charte des droits de l’homme qui non seulement énumère ces droits, mais encore organise leurs modalités, leurs limitations et leurs garanties nationales et internationales. M. Cassin souligne que, s’il est impossible d’arriver à un accord doctrinal complet, il est cependant possible de réaliser un accord d’idéalisme pratique, accord rendu d’autant plus nécessaire que la guerre avait justement pour enjeu le respect des droits de l’homme. " 

 

Extrait de la séance plénière des 58 membres de l’Assemblée générale des Nations unies réunis le 9 décembre 1948 au Palais de Chaillot pour l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme

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