C’est un déjeuner un peu particulier qu’ont coprésidé, le 27 septembre dernier à New York, François Hollande (France) et Ollanta Humala (Pérou). Ce repas gastronomique a réuni plusieurs dizaines de dirigeants mondiaux, dans le cadre du sommet sur le développement organisé à l’ONU. Au menu, des déchets alimentaires mitonnés par deux chefs américains, Dan Barber et Sam Kass : ils voulaient prouver qu’on peut se lécher les babines tout en combattant le gaspillage, en vertu du slogan « My poubelle is rich ». Les convives ont donc dégusté un hamburger végétarien fait de pulpe de fruits pressés et des frites créées avec le maïs qui sert habituellement à nourrir les animaux. 

En général, les dirigeants politiques ont un bon coup de fourchette. Et la cuisine est loin de leur être étrangère. Ils savent assaisonner un discours, mijoter une vengeance, écumer de colère, graisser des pattes, traîner des casseroles, et même accommoder les restes. 

Les deux chefs leur ont-ils servi quelque douceur entre l’épluchure de poire et la croûte de fromage ? On imagine les grands de ce monde, l’œil allumé, en train de se partager le gâteau. Ou, à la sortie de ce festin onusien, glisser sur une peau de banane…

Ont-ils fini leur assiette, ces gourmands qui ont souvent les yeux plus gros que le ventre ? La lutte anti-gaspi interdisait de perdre une miette. Certains sont sans doute repartis avec un doggy bag. 

Reste à savoir si une telle expérience les a marqués au point de changer de régime. Ou si elle finira, comme tant d’autres, dans les poubelles de l’histoire. 

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