Comment oublier la délicieuse pirouette pontificale de Jacques Prévert ? « Le pape est mort. Un nouveau pape est appelé à régner. – Araignée ! Quel drôle de nom, pourquoi pas libellule ou papillon ? »

François d’Assise, pauvre parmi les pauvres, aimait les libellules, les papillons et les bêtes en général, « ces créatures de Dieu, nos frères et nos sœurs ». L’Église en a fait le saint patron des animaux. Élu pape, l’archevêque de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, a adopté son nom.

Avant lui, aucun chef de l’Église catholique n’avait choisi de s’appeler François. Il inaugure donc une lignée, comme l’avait fait Jean-Paul Ier en 1978, associant les noms de ses deux prédécesseurs, Jean XXIII et Paul VI. Mais c’est un pape sans numéro. Il se nomme « François » et non « François Ier », a précisé le porte-parole du Vatican : on ne l’appellera ainsi que lorsqu’il y aura un François II. 

Tant mieux, car de ce côté-ci des Alpes, une fâcheuse confusion a été évitée. François Ier, c’est 1515 (Marignan) : un chef de guerre, un bâtisseur, un promoteur de la Renaissance et un homme de plaisirs qui collectionnait les maîtresses.

Mais François tout court, c’est notre président actuel. À la différence du pape, il n’est pas encensé de toutes parts et ne mobilise pas les foules à chacune de ses apparitions. Malgré des sondages calamiteux, il se verrait bien rempiler en 2017. S’il réussissait, contre toute attente, à décrocher un second mandat, on pourrait dire alors « François II ». Il serait l’auteur d’un miracle, et donc susceptible d’être canonisé. Un nouveau saint François… 

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