C’est bête, l’Europe. C’est même tout bête. Ça commence par l’enlèvement de la fille du roi de Tyr nommée Europe. La légende nous raconte que Zeus s’est métamorphosé en taureau blanc, soi-disant pour ne pas effaroucher la belle (comme si un taureau, même immaculé, n’était pas effrayant…). La ruse du dieu grec réussit car de son union européenne naîtra Minos, futur roi légendaire de la Crète. 

Et puis bien sûr, longtemps après mais dans cette même blancheur taurine, le cabri du Général est arrivé à l’improviste, un soir de 1965, un soir de première chaîne unique et en noir et blanc. C’était en 1965, devant des Français ébahis. « Bien entendu, lança le Grand Charles dans une tirade mémorable, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant l’Europe ! l’Europe ! l’Europe ! Mais cela n’aboutit à rien et ne signifie rien. » 

Ah ! comme il se trompait, le fondateur de la Ve -République et, sans doute aussi un peu, de l’euroscepticisme. Chaque fois que j’entends prononcer le mot Europe, je vois sautiller de petites chèvres. Et l’envie me prend d’entonner l’hymne à la joie façon Georges Brassens : « L’herbe est douce à Pâques fleuries… / Jetons mes sabots, tes galoches / Et, légers comme des cabris, / Courons après les sons de cloches ! ».

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