– Pouvez-vous m’aider à écrire une chronique pour le 1 ? Cette semaine, la rédaction a choisi un thème impossible, qui ne m’inspire vraiment pas.
– Je veux bien, mais…
– C’est très simple : si je vous dis « philosophie et politique », à quoi pensez-­vous spontanément ?
– Je ne sais pas, moi… Peut-être à la peau dure des responsables politiques : à leur capacité d’encaisser les coups, qui les amène à tout prendre avec philosophie et, finalement, à se méfier des citoyens.
– Continuez, continuez.
– Je pense à une remarque de Paul Valéry : « La politique est l’art d’empêcher les gens de se mêler de ce qui les regarde. »
– Pas mal, mais ça ne me fait pas une chronique. Donnez-moi une autre idée. Que vous inspire « philo­sophie et politique » ?
– Je ne sais pas, moi… La pierre philosophale ?
– Très bien ! Explicitez.
– La pierre philosophale, c’est ce qui permet de transformer le plomb en or. De l’alchimie…
– Vous voulez dire de l’alchimie politique ?
– Je ne veux rien dire du tout. C’est vous qui me faites parler.
– Ne vous fâchez pas. Que savez-vous de l’alchimie ?
– Je n’en sais que ce que j’ai lu dans un livre sur l’hermétisme. Il y était question des correspondances, assez fumeuses, entre microcosme et macrocosme.
– Ça alors ! Formidable ! Merci. Un grand merci. La chronique est quasiment écrite.
– Je ne comprends pas.
– Mais oui ! Microcosme, macrocosme… Ce numéro du 1 est centré sur Emmanuel Macron. Il ne me reste plus qu’à faire le lien, sans me limiter à un jeu de mots lourdingue, indigne d’un journal de qualité. Mais vous avez certainement une idée. Réfléchissez.  

 

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