Le collège qui veut tirer le meilleur de chaque élève et donner à tous une chance de réussir doit combattre en priorité la honte d’être un bon élève. Cette honte se manifeste par une mise à l’écart des bons élèves, qui n’ont d’autre solution que d’arrêter de travailler ou de dissimuler leur travail pour s’intégrer. Par leur attitude laxiste, voire complaisante envers des élèves paresseux, certains professeurs capitulent. Les bons élèves ne sont donc pas incités à faire des efforts et finissent parfois par abandonner. Certains enseignants vont encore plus loin en laissant entendre que les bons élèves le sont grâce à un « don » et non par un travail assidu. Certains membres du corps enseignant contribuent à l’image du bon élève récoltant de bonnes notes sans rien faire, créant ainsi un sentiment de jalousie envers les bons élèves.

Plusieurs possibilités peuvent être envisagées pour redorer l’image du travail et de la réflexion au collège. Premièrement la philosophie, aujourd’hui enseignée en terminale, pourrait être abordée dès le collège. Cela permettrait de réfléchir à des sujets complexes sans complexe et rendrait toute sa place à la réflexion. On peut aussi imaginer un cours durant lequel les élèves débattraient d’un sujet d’actualité. Il serait possible d’y démonter les stéréotypes tout en mettant fin à la honte de se cultiver. Pour ce qui est de la honte de travailler, il suffirait de valoriser l’effort et le travail par le biais des professeurs et d’accroître la sévérité envers les élèves réticents. Quant aux élèves en difficulté, qui malgré leurs efforts n’auraient pas le niveau requis, ils seraient dirigés vers une classe aménagée afin de progresser à leur rythme.

Grâce à ces mesures, le sentiment de honte du bon élève disparaîtrait. Celui du mauvais élève aussi. 

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