Comment se déroule le recrutement des volontaires ?

L’agence du service civique répartit des quotas d’« engagés » dans de grandes structures telles que la fédération Léo Lagrange, la Guilde européenne du raid, Unis-Cité ou encore Caritas. Elles sont une quinzaine en région parisienne à posséder l’agrément. Une petite association comme la nôtre doit, chaque année, faire une demande auprès de ces structures qui décident de nous accorder ou non les volontaires dont elles disposent. Il peut arriver qu’elles préfèrent les garder, car elles touchent une allocation de suivi pour chaque engagé.

Avez-vous le choix des volontaires que l’on vous envoie ?

Oui. Une fois l’autorisation accordée, l’agence met en ligne notre annonce et nous commençons à recevoir des candidatures. C’est un processus long et laborieux. Il faut être derrière eux pour s’assurer que notre annonce reste bien visible. Nous décidons ensuite quels candidats nous recevons. Parfois certains ne répondent pas, d’autres ne viennent pas à leur entretien ou se ravisent à la veille d’une mission, par peur de partir ou parce qu’ils ont finalement trouvé mieux ailleurs.

Quels sont les avantages d’accueillir des volontaires du ­service civique pour une structure comme la vôtre ?

Sans eux, nous ne pourrions pas monter de programmes internationaux. Actuellement, l’une de nos volontaires tient un jardin d’enfants au Bénin. L’équivalent de ses frais de fonctionnement pour un an et pour 16 enfants s’élève à 11 000 euros. L’association ne paye que 106 euros par mois. Si le reste n’était pas pris en charge par l’État, une telle mission serait impossible à financer pour nous.

Quel profil recherchez-vous parmi les candidats ?

Nous acceptons tous les profils, à condition qu’ils soient débrouillards. Ce ne sont pas les diplômes qui comptent. Deux de nos volontaires n’avaient pas le bac l’an dernier. Il faut néanmoins qu’ils aient un minimum de compétences adaptées à la mission pour laquelle ils postulent.

Pensez-vous que le service civique doive être obligatoire ?

Surtout pas, il faudrait plutôt faire en sorte que tous ceux qui souhaitent s’engager puissent le faire. Si le service civique devenait obligatoire, nous arrêterions de faire appel à l’agence. La plupart de nos missions se déroulent à l’étranger et il est hors de question d’y envoyer un jeune qui ne se sente pas totalement engagé. Partir à l’étranger est souvent un rêve pour eux, mais il faut être prêt. 

Arrive-t-il que des missions se passent mal ?

L’un de nos volontaires a fait une dépression au bout de sept mois. Dans ce cas, on prévient les parents et nos partenaires sur place le soutiennent comme ils peuvent. Mais ce n’est pas le rôle du service civique. L’objectif n’est pas de faire du social avec du social, mais de rééquilibrer les chances et favoriser la mixité sociale. Une mission qu’il a, à mes yeux, plutôt bien accomplie jusqu’à maintenant. 

Propos recueillis par MANON PAULIC

Vous avez aimé ? Partagez-le !