En février 2013, je faisais partie des dix volontaires sélectionnés pour un service civique de six mois entre Nantes et la Palestine. Nous avions tous des âges et parcours différents : certains avaient abandonné leurs études, un ancien banquier voulait changer de voie, une autre hésitait à devenir éducatrice spécialisée. Quant à moi, je venais de boucler mon master de journalisme avec plein d’incertitudes. 

Ce service civique était exactement ce que je cherchais : une expérience à la fois internationale et locale, dans une région du monde dont on ne cesse de parler sans vraiment saisir ce qui s’y passe. Nous étions sous l’égide de deux associations nantaises qui œuvraient pour l’éducation dite « populaire » et avaient des partenaires dans des camps de réfugiés palestiniens. Le premier mois, nous avons suivi une préparation au départ ainsi qu’une formation sur le rôle du service civique. Pour ces associations, le service civique fait partie de l’éducation d’un individu, car il mène une mission qui lui permettra de découvrir un autre environ­nement et de développer de nouvelles compétences.

Malheureusement, certaines organisations confondent « volontariat » avec « emploi » et, faute de moyens financiers, choisissent de faire appel à un volontaire plutôt qu’à un salarié. Ces emplois déguisés peuvent être enrichissants tout comme ils peuvent être démoralisants. Une personne de mon entourage n’a eu aucun accompagnement de la part de son association et devait distribuer des flyers pendant plusieurs heures. Elle est partie au bout d’un mois en ne voulant plus jamais entendre parler de service civique.

Après plusieurs années passées dans l’associatif et l’éducation, j’ai pu observer ce qui arrive lorsqu’un volontaire peu aguerri se sent délaissé : il est déçu, perd de son enthousiasme, au point parfois de sombrer dans la dépression.

Malgré tout, le service civique demeure l’une des rares opportunités pour expérimenter de nouvelles idées, voire découvrir une vocation. Après notre aventure, l’ancien banquier s’est tourné vers l’économie solidaire et sociale, celle qui hésitait à devenir éducatrice a travaillé d’arrache-pied pour obtenir son concours, et nous avons tous été plus ou moins influencés par ce que nous avions vécu. Pour que ce soit toujours le cas, il faudrait s’assurer que les associations remplissent leur rôle : accompagner le volontaire dans sa mission et de l’encourager à développer sa créativité. 

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