Il y a une inquiétude première à formuler un vœu. Peut-être la méfiance naturelle de celui qui sait, pour en avoir fait la cruelle expérience, qu’il faut se réjouir chaque jour, que nul ne peut se projeter demain sans être outrageusement présomptueux. C’est la crainte que le vœu ne se réalise pas d’un côté, et celle qu’en le donnant à voir, on jette une forme de sort. Comme si l’on n’avait pas le droit de désirer quelque chose et de le dire. Il faudrait parvenir alors à trouver des mots comme des poupées russes, puissants dans l’art de la dissimulation, capables de contenir le vœu, d’en renfermer le sens mais aussi de le dissimuler au regard, à l’exposition qui pourrait le racornir ou pis le tuer dans l’œuf. Alors voilà, c’est simple, je fais le vœu que tout aille bien. Peut-être mieux encore. 

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