Longtemps, je n’ai pas cru à l’élection de François Hollande. Les Français ne sont pas mûrs, me disais-je. Ils ne confieront pas le sceptre à un politique qui n’a pas gravi les échelons de la carrière : ministre du Budget comme VGE, Chirac ou Sarkozy, ministre à part entière et enfin détenteur d’un portefeuille régalien. Surtout, ils ne succomberont pas à un apparatchik aimable dépourvu de charisme. Bref, ils s’abstiendront prudemment. La France éternelle n’est-elle pas ce cher et vieux pays régicide amoureux… des rois (et des reines) ? Une nation foncièrement monarchique. Il lui faut un chef, pensais-je. 

Mais voilà que par la vertu d’une formule magique – « Moi, président de la République… » – François le Rusé achève Sarko et rapte la France. Le président normal et sa favorite du jour sont illico investis. Le pouvoir s’offre et, telle une figurine de Sempé, le voilà égaré et flottant dans les vastes couloirs de son Palais. Dieu qu’il est difficile de gouverner la France et les Français ! À deux reprises, au Mali (le plus beau jour de sa vie) et contre le chômage, il hume un parfum de guerre et croit à la victoire au point de la proclamer. Il aspire tant à la gloire… Hélas ! Il devient François le Mal-­Aimé. Il subit, encaisse, endure. Toujours souriant. Toujours complotant à son second mandat. 

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