D’après l’Insee, la part consacrée à l’alimentation par les ménages a presque été divisée par deux depuis 1970 : de 21 % des dépenses de consommation à 12 % aujourd’hui. Accompagnant cette baisse tendancielle, la viande a elle aussi pris une place décroissante dans le porte-monnaie des ménages, même si elle continue de représenter plus du quart des dépenses alimentaires.

Dans la même période, la quantité de produits carnés consommés a d’abord augmenté : un Français a acheté en moyenne 78 kg de viande en 1970 et jusqu’à 95 kg en 1998. Pour finalement diminuer depuis la fin des années 1990 : en 2009, ce ne sont plus que 88 kg de viande qui ont été consommés en moyenne. Depuis, ce phénomène, que les analystes attribuent en partie à la crise, s’est amplifié. 

Ces évolutions s’expli­quent notamment par le net renchérissement des viandes bovines : l’indice des prix du bœuf (en base 100 de 2005) a augmenté de 60 % entre 1990 et 2012. Probable conséquence de cette inflation, les ménages mangent désormais moins de bœuf : un Français en a consommé en moyenne 31 kg en 1970, contre 26 kg en 2009. Pendant que la volaille prend une place croissante dans notre alimentation : de 12 kg en 1970 à 24 kg en 2009.

Ces évolutions alimentaires sont étroitement liées aux transformations de l’élevage et de l’indus­trie agroalimentaire. Depuis les années 1990, l’industrie de la volaille a connu un essor spectaculaire, avec une mécanisation croissante des chaînes d’abattage, autorisant des rendements en progression continue, et le développement d’un marché international extrêmement concurrentiel où se livre une véritable guerre des prix. 

Dans le même temps, les cheptels bovins diminuent. Même si la France possède encore le plus gros cheptel européen, le nombre de bêtes qui le composent baisse, comme dans les autres pays européens : 24 millions de bovins peuplaient les campagnes françaises en 1983, ils ne sont plus que 19 millions en 2012.

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