« De temps à autre, dans les journaux, magazines et annuaires biographiques, je lis des articles où l’on m’apprend, en termes choisis, que si je me suis mêlé aux vagabonds, c’est afin d’étudier la sociologie. Excellente attention de la part des biographes, mais la vérité est tout autre : c’est que la vie qui débordait en moi, l’amour de l’aventure qui coulait dans mes veines, ne me laissaient aucun répit. La sociologie ne fut pour moi qu’un accident : elle vint ensuite, tout comme on se mouille la peau en faisant un plongeon dans l’eau. Je “brûlai le dur” parce que je ne pouvais faire autrement, parce que je ne possédais pas, dans mon gousset, le prix d’un billet de chemin de fer, parce qu’il me répugnait de moisir sur place, parce que, ma foi, tout simplement… parce que cela me semblait plus facile que de m’abstenir. »

Les Vagabonds du rail, 1907, traduction de Louis Postif

 

 

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