Que de leçons tirées de la catastrophe ! Ça tire de tous côtés… Et chacun (qu’il soit écologiste, socialiste, mondialiste, pro-européen ou anti-européen) y voit la confirmation éclatante de ses idées d’avant-confinement.

Ces semaines exceptionnelles nous auraient-elles changés ? Dans des villes sans voitures, aurions-nous pris, sans l’avoir choisi, des leçons de conduite ? Les plus pessimistes estiment qu’il est trop tard, que les carottes sont cuites. Dans La Rabouilleuse de Balzac, au moment de prononcer la peine de mort, un juge gagne son bonnet d’âne en lançant à l’accusé : « Mon pauvre Pierre, ton affaire est claire. Tu auras le cou coupé. Que cela te serve de leçon. »

Tout le monde se demande évidemment ce qui va arriver ensuite, lorsque nous serons déconfinés. Les uns disent : « Demain, plus rien ne sera pareil. Il y aura un avant et un après Covid-19. Cette catastrophe a démontré que nous allions dans le mur. On remettra en cause une mondialisation qui a fait tant de mal. On cessera de piller la planète, on découvrira enfin les vertus de la décroissance. »

Les autres disent : « Dès la sortie du confinement, le leitmotiv sera la relance de la machine économique. Et pas avec la construction d’éoliennes ! Priorité à l’automobile, au bâtiment, au tourisme… Nous serons tous des obsédés de la croissance. Le monde de demain ressemblera au monde d’hier – en pire, si vous préférez. »

Faut-il s’attendre à un peu de ceci et un peu de cela ? L’avenir nous le dira… peut-être. On attribue à Zhou Enlai une phrase pleine de bon sens. Interrogé dans les années 1960 sur les conséquences de la Révolution française, le Premier ministre chinois aurait répondu : « Il est trop tôt pour se prononcer. » 

 

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