À Gunther Wallcraft

J’ai foi
en la Société libre et démocratique
Foi
en la Société libre et démocratique
La foi en la Société libre et démocratique
béatifie
La foi en la Société béate
rend libre et démocratique
La foi en la démocratie béate
rend la Société libre
La foi en l’âme de la Société
rend libre la démocratie
La foi en la liberté de la démocratie
rend la Société sociable
La liberté de l’âme démocratique
donne la foi à la Société
Bienheureux ceux qui y croient
Les autres verront plus vite encore le royaume des Cieux

Cent poèmes sans frontière, traduit de l’allemand par Dagmar et Georges Daillant © Bourgois, 1978

 

La démocratie est d’essence évangélique, expliquait le philosophe Bergson. C’est une religion, un idéal, une direction. Ce qui explique qu’elle balbutie, comme dans ces vers d’Erich Fried, dédiés au journaliste Günter Wallraff. Le poète autrichien joue avec les mots pour dénoncer l’hypocrisie et l’autoritarisme d’État. 

 

 

Vous avez aimé ? Partagez-le !