le cinéma a ses Césars, et le théâtre ses Molières. Qualifié de « dixième art », le jeu vidéo peut-il se passer de consécrations annuelles ? Après diverses tentatives (Tilts d’or, Milthon, Micromania Games Awards), le Syndicat national du jeu vidéo (SNJV) a décidé de créer un prix prestigieux, les Pégases, pour récompenser le meilleur de la production française.

Dans le domaine théâtral, « Molière » allait de soi. Pour le cinéma, on a adopté le nom du sculpteur qui a réalisé la statuette en bronze servant de trophées. Mais que vient faire Pégase dans l’univers des combos, des deathmatches et du respawn ?

Comme nul ne l’ignore, il s’agit du cheval ailé, né du sang de Méduse, qui fut la monture de Bellérophon : l’une des figures les plus célèbres de la mythologie grecque. Un coup de sabot de Pégase a fait jaillir la source dans laquelle les Muses se sont baignées, et qui n’en finit pas d’inspirer les poètes… Ceux-ci s’appellent aujourd’hui programmeurs et graphistes. Jonglant avec des logiciels de modélisation 3D, ils vous emmènent dans un monde fantastique, avec des scénarios de dingue et des images à couper le souffle.

Cependant, des spécialistes de l’Antiquité ne croient pas à cette histoire de muses : pour eux, Pégase avait simplement soif et, par un coup de sabot, a cherché à se désaltérer. On ignore s’il a pris goût à une boisson enivrante. L’a-t-il consommée excessivement ? En a-t-il été dépendant  ? En le choisissant comme trophée, le SNJV a sans doute voulu dire que l’abus de jeux vidéo est dangereux pour la santé. 

 

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