Il existe aux États-Unis deux systèmes de retraite. L’un, instauré par le président Roosevelt à l’époque du New Deal, suit le modèle dit « par répartition » connu en Europe, et il est garanti par l’État fédéral. L’autre, dit « par capitalisation », consiste en une variété de fonds de pension, qui sont essentiellement actifs dans le secteur privé mais aussi présents dans le secteur public, et qui gèrent des cotisations en les réinvestissant dans l’économie, généralement sur les marchés financiers. À partir des années 1970, la montée en puissance de ces fonds dans la gestion de l’épargne salariale a accompagné celle du capitalisme financier. Le plus grand investisseur mondial est aujourd’hui un fonds de pension américain, Black Rock, devenu le premier actionnaire d’un grand nombre de sociétés – dont, en France, Total, Vinci, Air Liquide et d’autres.

Ces fonds offrent tant à leurs gestionnaires qu’à leurs adhérents des conditions avantageuses. Ainsi, les cotisations sont exclues du revenu imposable du salarié et les intérêts capitalisés ne sont pas taxés. En revanche, la rentabilité des cotisations dépend presque entièrement de l’évolution des marchés financiers. La crise des subprimes de 2008-2010 a été une calamité pour les cotisants de certains fonds. Mais d’autres fonds, plus précautionneux, avaient refusé d’investir dans les produits dits « dérivés », à haut risque spéculatif.

Ce système comporte un inconvénient majeur : selon les données 2018 du Bureau of Labor Statistics, seuls 54 % des salariés américains cotisent à une des options d’épargne-retraite « par capitalisation ». Les autres n’en ont pas les moyens. 

 

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