C’est ainsi, Pays des Cimes, Pays des Hauteurs, Pays des Monts,
Que tes Lamas noirs rouges ou jaunes
T’ont peuplé de milliers de dieux et d’eux-mêmes,
T’ont changé en une terre occupée, pénétrée,
Par la prière.
Que les moulins tournent, tournent, tournent,
Que les drapeaux flottent,
Que les fumées montent, montent, que les mets s’apprêtent, que les lèvres battent, que les Influx du haut se mélangent !…
Je n’ai point voulu m’occuper de ces débats, mais comme un sage, soupesant ta masse en ma paume,
Te cerclant, t’entourant, ayant réfléchi en hochant sur tes divers Évangiles…
Avec tes neiges, tes Hauts, tes vallées, ton poids, ton pouvoir spirituel…
Ton majestueux pouvoir et tes immenses forces potentielles
Suspendues là-haut, entre Ciel et Plaine, entre l’inaccessible et la Bassesse,
J’ai voulu, pays de Bod, te chanter en mon ivresse,
Ainsi que le Château d’eau, le château fort, le château de l’âme exaltée,
Éternelle, – en son désespoir, – et comme tes cimes, – souveraine.

Extrait de Thibet, Mercure de France, 1979

 

Poème proposé par LOUIS CHEVAILLIER et illustré par MARION BARRAUD

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