Cet été, le 1 a choisi de vous emmener à la découverte de trois espaces naturels majeurs de notre planète : la plus vaste forêt, l’Amazonie ; le plus grand désert, le Sahara ; la plus haute chaîne de montagnes, l’Himalaya. Dans l’évocation de ces géants, la part du rêve et de la culture est essentielle, tant ils parlent depuis des siècles à nos imaginaires. Mais pour chacun d’eux, l’inquiétude contemporaine a aussi sa part, et nous n’avons pas cherché à l’amoindrir.

C’est par l’Amazonie que nous commençons ce grand voyage estival, parce qu’elle résume mieux qu’aucun autre lieu les tensions désormais universelles entre écologie, économie et politique.

À qui appartient l’Amazonie ? Neuf pays, dont la France via la Guyane, peuvent répondre : elle est à nous, en vertu des frontières reconnues des États. Les tribus amérindiennes, et tous les habitants de l’Amazonie qui en sont issus à divers degrés, peuvent dire : elle est à nous, nos droits sont reconnus sur certaines de nos terres ancestrales, d’autres restent à reconnaître. Le Brésil, où se trouve 62 % du bassin du fleuve Amazone, peut affirmer : elle est à nous. Et les peuples du monde entier, de mieux en mieux informés sur le rôle du « poumon vert » dans l’équilibre climatique global, pourraient à bon droit déclarer : l’Amazonie appartient à l’humanité.

En 2019, les enjeux amazoniens sont incarnés – et simplifiés jusqu’à la caricature – par deux personnages. Le premier est le président climatosceptique Jair Bolsonaro qui a pris ses fonctions en janvier. Le second est le cacique indien Raoni – iconique avec son plateau labial et sa coiffe de plumes – qui, à 87 ans, a entrepris une nouvelle tournée internationale pour défendre la cause de la forêt et des peuples autochtones. Le chef Raoni a visité la France une bonne dizaine de fois et était reçu le 16 mai par Emmanuel Macron.

Nous avons donc, d’un côté, le « populisme » personnifié par Bolsonaro, qui ne veut pas céder « un centimètre carré de plus aux autochtones » et refuse d’organiser en novembre 2019 la COP25 parce qu’il ne croit pas à l’urgence climatique ; et, de l’autre, le « politiquement correct » personnifié par Raoni, membre, entre autres, de l’Alliance des gardiens de Mère Nature, qui touche au cœur les angoissés de l’apocalypse écologique.

La science sera peut-être le juge de paix. Notre reportage à la tour observatoire qui domine la canopée amazonienne laisse peu de doute : l’avenir du climat se joue en grande partie là-bas. 

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