L’écologie désigne l’étude scientifique des êtres vivants dans leur milieu, en tenant compte de leurs interactions. Progrès technique et écologie entretiennent aujourd’hui une relation tumultueuse. Si certains continuent à penser que les avancées industrielles seront probablement la voie de notre survie sur terre, d’autres dénoncent à l’inverse tous les méfaits apportés par la technologie.

Les premiers promettent une utilisation plus efficace des ressources naturelles, via notamment le développement de plateformes numériques capables d’optimiser la mise en relation et le partage – que ce soit dans les domaines du covoiturage, de la consommation bio en circuit court, de la mise à disposition de terrains à cultiver… Ils attendent la découverte de nouvelles sources d’énergie, de préférence propre, voire l’avènement d’un homme nouveau, « re-designé » pour surmonter ces défis futurs. 

Les seconds sont au contraire nombreux à dénoncer l’accumulation des déchets issus du nucléaire, la consommation énergétique vertigineuse induite par les technologies de l’information, leur usage insoutenable des terres rares, l’appauvrissement des sols et de la biodiversité alimentaire provoqué par les techniques agricoles modernes… Ils critiquent un modèle industriel basé sur des unités de production de grande taille et une productivité de court terme. Promoteurs d’une « écoculture » tout aussi soucieuse de sa productivité que du renouvellement de la fertilité des sols – condition incontournable de la pérennité des cultures –, Charles et Perrine Hervé-Gruyer écrivent à propos des techniques agricoles : « Les rendements élevés, soutenus par des quantités importantes d’intrants, par un développement accéléré de l’irrigation, et par un recours immodéré de l’énergie fossile, ont longtemps masqué le fait que les terres arables étaient mises à mal. » (Vivre avec la terre : méthode de la ferme du Bec Hellouin, Actes Sud, 2019.) Ils prônent l’abandon du modèle industriel intensif pour la multiplication de microcentres de production, agiles et moins énergivores.

Les acteurs industriels se défendent et s’emparent depuis plusieurs années des questions écologiques en repensant leurs interactions, par exemple dans le cadre de l’Atelier de réflexion prospective en écologie industrielle (ARPEGE) qui s’est tenu entre 2007 et 2009 à l’initiative de l’Agence nationale de la recherche. Nouvelle discipline, « l’écologie industrielle » propose de s’inspirer des écosystèmes naturels pour un usage optimal des ressources : synergies entre les acteurs, taux de recyclage maximisé, mutualisation des équipements, bouclage des flux de matières et d’énergie. Ces efforts servent une stratégie de développement durable pour réussir la transition énergétique et réduire l’impact des activités sur l’environnement. Cet objectif de réduction des impacts sera-t-il pour autant suffisant à un moment où l’enjeu est dans bien des cas de régénérer les écosystèmes naturels ? 

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