Les vaches regardent passer les trains. Mais il faut savoir, disait en 1900 le poète Franc-Nohain, que les locomotives, en passant, regardent avec envie les vaches paresser sur l’herbe tendre.

Ces paisibles bêtes sont désormais au service de la cow meditation. Dans le nord de l’État de New York, la Mountain Horse Farm propose un après-midi avec les vaches pour la modique somme de 300 dollars. On peut les nourrir, les brosser, les caresser, les câliner… Il paraît que ça fait un bien fou. 

Près de Denekamp, aux Pays-Bas, un éleveur a ouvert ses étables à des hommes d’affaires stressés. Lesquels s’allongent sur des balles de foin, au milieu des vaches. Il arrive que l’une d’elles lâche quelque chose de malodorant, mais cela stimule les sens des retraitants et fait partie du traitement.

Certaines entreprises offrent à leurs salariés des séances de méditation, dans le but de les déstresser. Ces initiatives ont été baptisées « la psychologie de la vache », sachant que des bêtes satisfaites et dociles donnent plus de lait.

Aucun souci productiviste chez Yongey Mingyour Rinpotché. Dans De la confusion à la clarté (Fayard, 2016), préfacé par Matthieu Ricard, le moine bouddhiste propose l’exercice suivant : « Asseyez-vous dans une posture détendue, le dos droit. Évoquez l’image de la vache […]. Devenez la vache. Vous avez quatre pattes et une longue queue. Imaginez le bruit que fait une vache (“Meuuuh”) et imaginez que vous mâchez de l’herbe… » Reconnaissez ensuite, dit le maître, à quel point votre vie serait limitée si vous étiez une vache, contemplez et appréciez la chance d’être né humain… 

On l’aura compris : méditer n’est pas ruminer. 

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