En ce temps-là, nos profs de sciences naturelles ne faisaient pas « grève pour le climat ». Ils nous enseignaient quelques vérités simples. À savoir que la Terre, parce qu’elle était ronde, recevait moins d’énergie solaire aux pôles qu’à l’équateur. D’autres facteurs, tels que l’altitude ou la proximité de la mer, rendaient le climat sec ou humide, calme ou venteux, chaud, froid ou tempéré.

Mais, par la suite, nos profs ont découvert, et nous avec eux, la pollution atmosphérique, les gaz à effet de serre et un gros trou dans la couche d’ozone. Quatre lettres se sont ajoutées à « climat », devenu un adjectif : on n’a plus parlé que de réchauffement climatique, de dérèglement climatique, d’urgence climatique… malgré les haussements d’épaules d’une nouvelle race d’incrédules, les climatosceptiques.

Et voilà maintenant que s’annoncent des « grèves climatiques ». Est-ce à dire que le climat, mécontent de tout ce ramdam, suspendrait son activité ? Non, bien sûr : ce sont ses défenseurs qui entendent débrayer pour inciter les pouvoirs publics à changer de vitesse. La jeune Greta Thunberg, 16 ans, encourage les lycéens à faire, comme elle, la grève des cours tous les vendredis. 

École buissonnière ? Si l’on veut. Encore faut-il savoir qu’à l’origine, cette expression ne signifiait nullement l’absentéisme scolaire, mais l’école aux champs : celle que Martin Luther, interdit d’enseignement par l’Église catholique, organisait clandestinement dans les buissons… Les lycéens iront-ils, une fois par semaine, écouter le chant des oiseaux, observer les limaces, goûter la chaleur sans réchauffement, et le froid quand il fait froid ? À l’école de la nature, le climat l’emporte sur la climatisation. 

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