Pourquoi les vieux ponts
Durent plus que les neufs ?

Pourquoi les bas quartiers
Souffrent plus que les hauts ?

Je donne la parole

Pourquoi les pauvres diables
Ne reçoivent pas un sou ?
Tout disparaît en cours de route

Les colonels ont la parole

Pour quelle raison obscure
Que l’esprit ne pige pas
On continue à voler des mètres à la rivière ?
Pour installer des écoles et des hôpitaux ?
Parlez ! nous sommes dans un pays démocratique
Qui autorise ?
                      Qui ferme les yeux ?
Personne ? vraiment ?

Au bout du compte :
Qui paie les pots cassés ?
          Le Club de L’Union ?
                    Le Parc du Souvenir ?
Je donne la parole

Les communistes ont la parole
Les extrémistes ont la parole

Sursum corda
Les égorgés ont la parole.

L’œuvre de Nicanor Parra a quelque chose de corrosif. Loin du romantisme de ses contemporains, l’écrivain chilien construit des machines ironiques, sans métaphores ni faux mystères. Qui donnent la parole à tous, mieux qu’un référendum. Avec l’écologie pour enjeu majeur de nos démocraties. Haut les cœurs (sursum corda) ! 

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