La fiscalité aux États-Unis, celle des particuliers comme celle des sociétés, est d’un abord complexe, en particulier parce qu’il existe trois niveaux d’imposition sur le revenu (income tax) : celui de l’État fédéral, celui des États fédérés et, enfin, l’échelon local (municipalités, cantons). De plus, si Washington fixe un barème valable pour l’ensemble du territoire américain, les deux autres diffèrent beaucoup d’un État ou d’une ville à l’autre. Ainsi, le Nevada ou le Texas ne perçoivent aucun impôt propre sur les revenus des ménages. D’autres, comme le New Hampshire, ne touchent pas aux revenus du travail, mais taxent les dividendes. À l’inverse, des États tels que New York ou la Californie pratiquent des taux d’imposition élevés.

Tous les Américains qui touchent un revenu sont assujettis à l’impôt sur le revenu (contre 43 % des foyers fiscaux en France). La part de revenu net prélevée par l’État fédéral varie de 10 % pour les foyers les moins fortunés à 35 % pour les plus aisés. Il faut ajouter entre 3 % et 12 % d’impôt selon les États (6 % en moyenne, mais sept États ne prélèvent aucun impôt sur le revenu) et entre 0 % et 2 % pour les collectivités locales (ces versements s’ajoutant aux impôts locaux). Bref, un Américain, selon sa localisation (et ses possibilités de recourir aux services d’un bon fiscaliste sachant jouer des milles subtilités de ce système fiscal), paiera dans le meilleur des cas 10 % d’impôts sur le revenu, dans le pire 48 % – contre 0 % à 40 % en France. Notons cependant que les lois américaines permettent plus qu’ailleurs encore aux plus riches de pratiquer une « optimisation fiscale » à grande échelle. Comme l’a dit le multimilliardaire Warren Buffett : « Il n’est pas normal que je paye finalement un taux d’impôts inférieur à celui de ma secrétaire. »

Signalons enfin qu’une taxe sur la consommation, voisine de la TVA, est pratiquée dans presque tous les États américains. Les taux oscillent entre 4 % et 8 % selon les États (contre un taux normal de 20 % en France), et certaines marchandises peuvent bénéficier de taux réduits. Quant aux charges sociales, elles n’atteignent que 7,65 % du salaire brut – très loin, donc, du niveau français (22 % pour le salarié). Mais les prestations fournies sont incomparablement plus faibles. La santé et l’éducation relèvent, pour l’essentiel, du domaine des investissements privés de l’individu.  

SYLVAIN CYPEL

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